Alain Marez a rejoint en 1974 la section d’allemand de l’UER puis UFR de langues, littératures et civilisations étrangères de l’université Michel-de-Montaigne Bordeaux 3. Il obtint un doctorat de 3e cycle sous la direction de Maurice Gravier et devint ensuite maître-assistant puis maître de conférences et enfin, après l’obtention d’une thèse d’État en Sorbonne, professeur des universités en 1999. Titulaire de la chaire de linguistique germanique et scandinave à l’université Michel-de-Montaigne, il y a dirigé le département d’études scandinaves jusqu’en 2004, date à laquelle il prit sa retraite.
Sa carrière avait commencé comme lecteur de français à l’université de Marburg en Hesse (1960-62), puis professeur d’allemand à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1965-66). De 1966 à 1974 il avait enseigné l’allemand au lycée Robespierre d’Arras. Quoique originaire de Perpignan et attaché à cette province catalane, il s’installe alors dans la région bordelaise.
Au cours de ses études universitaires, l’enseignement de Georges Zink à Lyon lui avait donné le goût des savoirs médiévaux. Son activité principale de chercheur s’est consacrée ensuite à l’évolution du germanique dans l’aire septentrionale de l’Europe et à la formation des langues scandinaves à l’époque viking. Il met en relief Les Causes de la réduction du futhark germanique : les glides et le vocalisme (presses du Septentrion, 2000).
Ces phénomènes sont repérables grâce aux inscriptions runiques dont Alain Marez devint un spécialiste internationalement reconnu. Le professeur Maillefer écrit d’Alain Marez qu’il était « probablement le plus éminent spécialiste français en matière de runologie ». Ses publications témoignent de cette haute compétence. Nous ne citerons que son Anthologie runique parue aux Belles Lettres en 2007 qui complétait l’ouvrage traduit de W. Krause et intitulé Les Runes ou l’écriture des Vikings et des anciens Germains paru en 1995.
Alain Marez a d’autre part traduit de nombreuses sagas islandaises et contribué ainsi de manière déterminante à l’exploration de ces civilisations entreprise par R. Boyer.
Il laissera à ses collègues et ses étudiants un souvenir profond qui n’est pas près de s’effacer. Ne s’oubliera pas non plus l’épanouissement que les études scandinaves connurent grâce à lui à l’Université Michel-de-Montaigne.
Jean Mondot